miss atomic bomb / jesse

- nom complet: dufresne, épinglé sur la poitrine comme sur le toit du monde. la promesse d’un avenir, pas qu’il soit meilleur ou non. c’était sympa d’être une famille, de prétendre seulement en être une quatre ou cinq jours dans l’année. ça m’a réchauffé le bide d’une bien belle façon plusieurs fois. puis la vérité, toute évidente, m’a giclé en pleine gueule. dans le genre putain de babylone, belle fresque aux draps délavés. on peut pas faire mieux. jesse. ça fait très innocent et enfantin. très peter pan dans le style. coincé entre deux âges sans pouvoir se délier complètement de la couronne de fleurs. les grandes décisions qu’on évite comme un nuage radioactif. finalement on ne pagaie que dans le sens inverse. - âge, lieu de naissance: des desseins foutus aux hiéroglyphes empiriques. vingt-huit ans c’est pas vieux, c’est l’âge où on vient te bouffer dans la main. où on te fait une révérence pour mieux t’enfler. pas de quoi mentir, en théorie. pas sur le nombre de bougies qui siègeront bientôt au-dessus d’un pauvre fraisier acheté dix balles à pathmark. / @vancouver. - nationalité, origines: c’est pas prodigieux. c’est même moqué souvent, à cause de l’accent. comme s’ils étaient mieux. parce que les états-unis c’est tellement mieux que le reste du monde. parce qu’une pauvre feuille d’érable, ça vaut pas cinquante étoiles sur un fond bleu il paraît. alors j’suis canadien, et j’ai peut-être même des origines québécoises mais après tout, qu’est-ce qu’on s’en fout? - occupation: si je m’écoutais ça serait nana. nana du matin au soir puis chaque jour de la semaine. mais c’est pas possible. parce qu’on m’paie même pas pour ça, j’le fais gratos. j’dois être un sacré pigeon. ou une blanche colombe tombée du ciel comme par enchantement. parce que j’le fais pas pour l’argent, j’le fais pas pour payer mon loyer à la fin du mois. j’ai un autre job bien plus lucratif, qui consiste à sourire bêtement: hôte d'accueil dans un putain d’palace. - statut monétaire: $$$$$$$$, j'suis pas un kardashian alors j'fais c'que j'peux, même si j'suis anormalement dépensier. faut dire que j'achète beaucoup beaucoup de fringues. - statut civil: y a l'autre et ses assauts répétés, celui qui reste pas. y a nana qui s'éprend du premier gus et jesse qui ramasse les cailloux du fond d'leau- qui veut plus s'impliquer. - à havensford depuis: quatre ans, new york c'était trop mainstream. - caractère: optimiste, blagueur, audacieux, médisant, créatif, confiant, sensible, dynamique, indiscret, direct, sociable, égocentrique. - avatar: april/jason carrión. - pourcentage de bonheur: 60%.

[tell the story of tonight]
il y a des visages beaucoup plus expressifs. et j’me demande comment ils font. comment ils font pour retenir des pas en trois secondes neuf. pourquoi ils sont semblables à des automates. c’est comme une programmation. comme si un courant invisible maintenait le tout en équilibre. c’était toujours pareil. les mêmes facéties pour engranger le plus de voix. avoir le privilège de tirer- de ses mains moites- la grande roue du destin. et aujourd’hui était un jour spécial. un jour de chance. un jour qui flirtait avec l’odeur doucereuse de. quelque chose d’agréable. comme du sirop d’érable sur des pancakes. un bail méprisant de ce genre.
parce que c’était une grande scène pour quelques lignes. c’était pas un rôle à tony awards. c’était comme mettre un pied à l’étrier et partir au triple galop. y avait pas à prévoir. enfin un peu.
j’avais de quoi m’la raconter un peu.
parce que c’est pas tout le monde qui ressort de la juilliard school. vancouver c’était trop petit. pas prestigieux. médiocre. alors ils sont venus, parce qu’aujourd’hui c’était spécial. le jour J. le début de l'ascension, enfin. ce pourquoi j’avais travaillé aussi dur, là, sous mes pieds engourdis.
le taureau qu’on envoie dans l’arène, qui fonce partout mais en tournant en rond, qui chope ni la danseuse ni le chapeau. qui finit assommé par l’effort. estoqué. pas par nécessité mais parce que quelqu’un trouvait ça drôle.
- j’ai un vrai problème avec toi jesse. tu connais ton texte, tu connais tes pas, tu sais occuper l’espace sur scène, tu chantes très bien mais bon sang, tu dégages que dalle.
je crois qu'il a répété deux fois que dalle après ça. comme une petite chanson.
que dalle. rien d'inspirant. rien d'inspiré. rien. désespérément rien.

pour une fois on m’voyait. qu’on m’admire ou qu’on me toise. qu’on m’idole seulement pour une nuit. parce qu’une nuit, c’est mieux que rien du tout. une nuit c’est pas que dalle. nana c’est pas que dalle. et c’était pas faire le numéro de la grande folle au milieu d’une piste rétro-éclairée- d’ailleurs j’parlais peu, j’parlais pas.
et c’était pas tant être nana. c’était juste être féminin. féminisé. c’était éblouir, jesse il sait pas comment éblouir. faire face aux blaireaux, aux pervers ou aux ivrognes sans perdre de son éclat. et c’est pas que je sois une femme ou moins qu’un homme. c’était un jeu, quoiqu’égocentrique. rien à voir avec jesse qui peine à aligner trois mots dans une même phrase. nana c’est comme un masque derrière lequel j’peux faire c’que je veux, y compris des moues de bitch. nana c’est le rôle de ma vie mais c’est pas moi.
parce que c’est pas inné,
parce que j’suis pas un travelo, j’me vends pas pour $50 au marché noir.
c’que j’suis? j’suis une putain d’oeuvre d’art voilà c’que j’suis.

il était assis sans que je puisse voir son visage. il avait les cheveux aussi bouclés que danny. et j’ai pas osé trop m’avancer. parce que danny il disait toujours qu’ils comprendraient pas. qu’il fallait attendre encore un peu.
sûrement qu’il avait honte de moi danny. alors j’ai attendu qu’il me rappelle parce qu’il rappelle toujours au bout de deux ou trois jours. c’est plus fort que lui, faut qu’il tape sa petite crise existentielle. parce qu’il étouffe- c’est ce qu’il a dit avant de partir:
- tu m’étouffes jessie.
alors j’ai pas osé m’approcher de tout près. le chien m’foutait la trouille. c’était celui de danny. tucker.
mais lui, ça devait être son père. je l’ai vu tout de suite quand il a relevé la tête pour se lire les lignes de la main subitement, le visage blême. peut-être qu’il lui avait dit danny. peut-être qu’il avait cessé d’être cet enculé de lâche.
j’ai appelé danny, je suis tombé sur son répondeur.
il y avait même plus la place pour. pas de quoi lui laisser un message stupide. mais il a rappelé au bout de cinq minutes.
il a dit qu’il reviendrait pas. que c’était fini.
il se foutait d’ma gueule. qu’est-ce qu’il voulait?
que je lui fasse des excuses sur la place publique? que je tire un trait définitif sur nana parce que c’était pas son truc? est-ce qu’il voulait que je pleure? que je crie?
se perdre l’un l’autre complètement.
- c’est toi jessie j’suppose? il m’a pas regardé, pas vraiment. style fausse politesse. comme s’il se forçait à m’adresser la parole. c’était pas naturel.
- ouais, c’est moi jessie. il y avait pas de quoi se réjouir. il connaissait mon prénom mais ça sortait comme une injure dans sa bouche. à croire que danny lui avait raconté des saloperies. est-ce que vous savez où j’peux trouver danny?
il a regardé ses mains de nouveau, comme si elles étaient rouges de sang. comme si il y cherchait une alliance, quelque chose d’invisible.
- j’suis désolé. en fait, il est décédé hier après-midi. est-ce qu’il est là pour ça? pour récupérer ses affaires? est-ce qu’il me cherchait moi? où est-ce qu’il avait trouvé une trace de moi? sur son portable?
c’était pas logique.
y a rien qu’était logique.
- mais je viens de lui parler.
- moi aussi.
j’aurais tout défoncé. mais il était parti il y a plus d’une semaine danny et moi j’avais déjà tout saccagé. parce qu’il rappelait pas.
il rappelait jamais.
il était plus là, il reviendra pas.
- j’ai essayé. j’ai fait c’que j’ai pu. je voulais qu’il puisse voir les meilleurs docteurs. mais ils ont dit qu’il était déjà parti. j’ai signé les papiers bon sang. qu’est-ce qu’il penserait de moi hein? j’ai jamais été là pour lui mais je signe sa mort avec un stylo quatre couleurs. c’est quel genre de mort ça? il était mal, très mal monsieur seaworth. le genre à sangloter sévère.
j’suppose qu’on s’fait rarement un best-of.
- vous êtes son père, vous faites ce qu’il faut. j’ai passé ma main sur sa nuque comme j’aurais pu faire avec danny. et ça m’a fait mal, extrêmement mal de consoler son père. qu’il soit plus là, à me dire qu’il était pas question pour moi de rencontrer sa famille. parce qu’il a pas bronché, il a continué à pleurer sans que je ne sache quoi faire. ou quoi dire.
- est-ce qu’il m’aimait? il a caché la grimace sur son visage avant d’hocher la tête abusivement. il reniflait.
je l’avais branché danny.
il l’avait débranché.
- j’suis désolé d’avoir refusé de t’voir pendant tout ce temps. danny a dit que ça te tenait à coeur pourtant.
j’ai pleuré. j’ai pleuré pour cet enculé de lâche pas si lâche. quel connard. quelle bande de connards décérébrés.

j’aimais bien le matin avant.
les couleurs pastel près du tarmac de l’aéroport. j’aimais voir ces types en costume courir, tous dans le même sens, à huit heures du matin. allumer une clope coupable, le coeur proche de l’infarctus.
j’aimais bien le matin avant qu’il ne se tire.
voir le soleil éblouir sa nuque, les tâches de rousseur sur ses épaules. les cicatrices qu’il gardait jalousement. et ces deux billes décolorées, bleu délavé qui scrutaient l’horizon comme la fin du monde.
alan il avait cessé de courir. y a qu’ici qu’il se précipitait.
le matin.
avec sa triste gueule de bois, ses effluves de whisky et de rhum.
et moi j’faisais semblant de dormir, parce que c’est pas moi qu’il voulait, il voulait nana. il voulait désespérément nana alan.
que je sois sa nana. que je sois ces faux ongles plantés dans son dos.
pas de jesse, pas de jessie au réveil les cils décollés avec la gaule.
le matin c’était pas glorieux. y avait pas de quoi le faire rester. pas de quoi l’enlacer sans risquer le rejet.
c’était pas grave, il revient tout le temps alan, comme un ado apeuré. un peu moins maintenant, faut pas être devin, y a qu’à suivre mon regard quand il se traîne jusqu’au bar. quand il dépoussière les vieilles bouteilles au goût amer.

- pseudo, prénom: gotzeus, samsam. - âge, localisation: 25. - personnage: inventé. - dédicasse: j'espère pas vous faire fuir, askip.  - autre: je mange les enfants oké?

je pleure des chatons. tu manges des enfants, moi j'te mange.
la bise lilsunshine.

un jour j'te dessinerai un chaton sur la joue j'te jure. comment t'en profites.
bye bye ginger.

Ce personnage promet tellement

Bienvenue sur le forum & bon courage pour ta fiche

vous êtes adorables, merci beaucoup.

Ta fiche est absolument parfaite, et comme je te l'avais dit, ton personnage est parfait.
Bon jeu sur le forum.