haunted by the ghost of you - (william)

and i let you leave without holding you and today
we are two souls distant and broken by the distance.
✽ ✽ ✽ Elle se demandait encore ce qui l'avait poussée à acceptée ce rendez-vous auquel elle paniquait avant même d'y être et sentait déjà que c'était une très mauvaise idée. Assez drôle quand on sait qu’il y a quelques mois, elle n'aurait pas hésité à le draguer ouvertement et à le ramener chez elle et ça durant la nuit entière, mais elle ne s'en sentait pas capable. En tout cas pas ce soir. Toutefois, lorsqu'il lui avait proposé ce rendez-vous, elle devait admettre que son cerveau ne répondait à rien si ce n'est à un geste qui acquiesçait de la tête un oui catégorique. Sa meilleure amie semblait excitée à l'idée de la revoir reprendre comme elle le disait du poil de la bête. Depuis son accouchement et les quelques mois qui avaient suivi à se faire à l'idée qu'elle était maman, quelque chose qui était encore bien trop nouveau pour elle. Jordan avait eu besoin de sortir. Sa meilleure amie n'avait pas eu tort, un restaurant ne ferait de mal à personne. À vrai dire, elle ignorait vraiment où ils iraient pour ce premier rendez-vous, en pensant à cela, Jordan n'avait pas pu s'empêcher de ressentir une certaine panique. Avoir un rendez-vous était assez nouveau, elle n'était pas le genre à faire dans les relations. La plupart des hommes qu'elle avait connus n'avaient été que de passage et la dernière personne à qui elle s'était attachée, Jordan refusait d'en parler et encore moins qu'on prononce son prénom. La colère la submergeait beaucoup trop et davantage cette douleur qu'elle voulait voir disparaitre pour de bon. Elle ferma un instant les yeux avant de décider de laisser ses cheveux lâcher et de prendre son sac prenant ses talons à la main ne voulant pas réveiller sa fille qui dormait paisiblement à côté. Sa meilleure amie avait eu la délicatesse d'accepter de jouer les nounous un fait qui s'avérait miraculeux quand on savait à quel point ce n'était pas son genre d'être accroc au bébé, mais Jordan se doutait bien que si elle lui avait dit oui, c'était pour être certain qu'elle ne se décommanderait pas et elle n'avait au fond pas eu tort. Elle déposa un rapide baiser sur la joue de sa fille avant de descendre les escaliers où rapidement, elle mit ses talons à ses pieds jetant un dernier regard dans le miroir avant que la sonnerie de la porte retentisse pour que finalement, elle le voit bien classe devant elle. Jordan laissa voir un sourire avant de saluer sa meilleure amie plus excitée que jamais tandis qu’elle monta dans la voiture. Au moins, il avait eu la classe de lui ouvrir la portière, c’était presque nouveau tout ça. Assise, elle resta silencieuse avant de le voir s’asseoir à son tour, un regard jeté où elle pouvait sentir facilement le malaise jusqu’à ce qu’il démarre la voiture. Elle fixait par la fenêtre où l’envie de lui demander où ils allaient était tout ce qui l’animait, elle détestait les surprises, c’était quelque chose qu’elle ne supportait pas, mais elle tenta de prendre son mal en patiente, heureusement pour elle, la voiture s’arrêta une vingtaine de minutes plus tard pour se rendre compte qu’ils se trouvèrent au centre-ville. Lorsqu’elle descendit de la voiture, elle pouvait remarquer un bruit qu’elle connaissait trop bien avant de se retourner et voir une file interminable face à un club select qui semblait venait d’ouvrir. « Rassure-toi, je suis en vip, nous n’aurons pas à faire toute cette queue, je ne t’aurais pas invité à attendre autant pas dans cette tenue » Jordan laissa apparaître un simple sourire sans en dire plus. Elle qui passait ses journées en tant que serveuse ou barmaid, se retrouver dans un club était la pire idée en soit que ce type avait eut. Malgré cela, elle le suivit avant d’arriver devant un type baraqué qu’elle connaissait trop bien avant de leur demander leur nom et de chercher sur sa liste si sélecte avant de les laisser entrée face à l’indignation au plus loin. « Il paraît que c’est le club le plus en vogue » Jordan avait déjà entendu mille fois cette phrase. Elle aurait voulu dire quelque chose, mais à vrai dire en le voyant davantage s’enfoncer sur la piste de danse, elle avait finalement préféré refuser l’invitation pour aller directement au bar. Pire rencart possible songea-t-elle. Elle se disait que niveau type, il ne pouvait pas y avoir pire. « Une vodka, merci » lança-t-elle d’une aise au barman qui lui ramena ça assez rapidement. Jordan fixa autour d’elle avant de voir son regard et tout son corps entier se paralyser face à la personne qui se trouva face à elle. « William ? » elle avait refusé durant des mois de prononcer son prénom, des mois où celui-ci avait pris ses jambes à son cou pour disparaître comme elle en avaient toujours douté. Le voir face à elle tout en prononçant son prénom. Elle ne pouvait pas s’empêcher de sentir une rage incontrôlée montée en elle. « Qu’est-ce que tu fiches ici ? » Elle ne parlait clairement pas du club, mais bien de la ville. Jordan ignorait même qu’il était de retour ou même les raisons et combien de temps et elle ne voulait pas le savoir ce qu’elle tentait en vain de se convaincre. Elle qui pensait vivre la pire soirée venait de se rendre compte qu’il y avait pire en cet instant.

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✽ ✽ ✽ Cela faisait plus de trois mois que William n’avait pas remis les pieds dans la ville où il avait grandi. Depuis l’accouchement de Jordan pour être parfaitement exact. Il avait fui après la naissance de sa fille, laissant sa meilleure amie seule sans un mot et filtrant ses appels. Jamais il n’aurait pu tenir son rôle de père. Il ne comprenait encore pas aujourd’hui comment elle était parvenue à lui faire penser qu’il pourrait être à la hauteur. C’était impossible et il ne voulait même pas y penser. Il n’y avait d’ailleurs plus jamais pensé après son départ pour le Mexique. Il s’était noyé dans le travail et avait plus fait la fête que jamais. William avait vécu une véritable vie de débauche collectionnant les femmes, les hommes, tout ce qui se trouvait sur son passage. Il n’avait même plus la décence de conserver un partenaire sexuel par nuit. Parfois, il se retrouvait à en avoir trois ou quatre dans une même soirée si ce n’était pas en même temps. Il buvait de l’alcool plus que de raison et fumer encore plus que d’habitude. Mais pas une seule fois, Jordan ou le bébé n’était venu perturbé ses journées ou ses nuits. Il ne ressentait pas une once de remord. Enfin, c’était ce qu’il essayait de se faire croire. William avait bien prévu de ne jamais remettre les pieds dans cette ville où Jordan et sa fille vivaient. Malheureusement pour lui, il avait un club dans cette ville qu’il ne pouvait pas laissé à l’abandon. De plus, il venait tout juste d’achever la construction d’un nouvel établissement. Il ne pouvait donc plus rester éloigné plus longtemps de cette ville maudite si il tenait à faire marcher ses affaires. Il resterait à son appartement et à ses deux boites de nuit et tout irait bien. Quelle était la chance qu’il tombe nez à nez avec Jordan ? Nulle ! Elle venait d’avoir un enfant, elle n’irait quand même pas dans une boite de nuit non ? De toute façon, il n’avait que trop longtemps reporté son retour. Cela ne pouvait plus durer. Mais il ne faut jamais parier sur la chance car apparemment elle n’était pas du côté de William. Le début de la soirée c’était bien passé. Il était assez fatigué de son long vol depuis la Thaïlande pour retourner en Floride mais il avait pu examiner les moindres coins de son nouvel établissement. Tout allait pour le mieux. Maintenant, il allait devoir juger ses employés et voir si ils étaient dignes de travailler pour lui. Il ne pouvait tolérer que le meilleur pour ses établissements si il voulait conserver sa popularité. Avant l’ouverture, il avait eu le temps de jeter un coup d’œil au chiffre d’affaire de la boite. Il était très florissant. Ce deuxième établissement était devenu très rapidement un des établissements les plus réputés de la ville en parallèle avec son autre club. Un sourire satisfait, William était redescendu dans la salle principale alors que les premiers clients ne faisaient leur entrée. La soirée battait son plein, tout se déroulait pour le mieux. Il avait même commencé à draguer une magnifique jeune femme tout en sirotant un cocktail quand une voix qu’il connaissait par cœur retentit dans son dos. Elle était là. Déglutissant difficilement, il se retourna pour se retrouver nez à nez avec Jordan. Son cœur fit un bond dans sa poitrine comme à chaque fois qu’il la voyait. Il ignora cette sensation et prit le regard le plus désinvolte avant de lancer d’une voix qui n’en avait strictement rien à dire. « Jordan ». Puis, il se retourna pour continuer sa séance de drague mais la fille avait pris ses jambes à son cou. Elle n’avait pas du apprécier que William se fasse aborder par une autre fille. Serrant les poings et les mâchoires, il commença à s’éloigner d’elle. Mais apparemment, elle n’en avait pas décidé de la sorte. Elle lui reprochait presque d’être ici. Il fait volteface arquant un sourcil. « Pardon ? Qu’est ce que je fais là ? C’est plutôt moi qui devrait te demander ce que tu fous là ? T’as pas d’autre chose à faire que de trainer dans des clubs ? » dit-il hargneusement. Puis, jetant un regard au mec derrière Jordan, il ajouta « Surtout avec un bouffon pareil. Mais puisque tu ne sembles pas au courant, permet moi de te présenter mon nouvel établissement, le starlite. ». Il lui tendit ensuite son propre verre qu’il n’avait pas touché et murmura « Cadeau de la maison. Tu vas en avoir besoin si tu veux oublier à quel point cet homme que tu as ramené est laid. ». La jalousie était de nouveau présente, plus forte qu’il ne l’avait jamais ressenti. Et lorsqu’il était jaloux, il pouvait être très méchant. Il regarda son barmaid. « Offrez tous les verres que la jeune femme veut, c’est pour moi. » ordonna t-il. « Si tu veux bien m’excuser, j’ai du travail. Je ne suis pas revenu de Thaïlande pour passer plus de temps que nécessaire dans ce bled pourri. J’ai une boite à faire tourner. Ne te sens pas obligé de rester. » finit-il avant de s’éloigner à grand pas. Il ne devait pas rester près d’elle. Il ne devait plus penser à elle. Il devait partir d’ici mais il ne pouvait pas. Vite, il lui fallait un endroit pour rester hors de la porter de Jordan. La connaissant comme il la connaissait, elle allait le poursuivre pour lui faire ravaler ses paroles. Il n’eut d’ailleurs pas le temps de s’enfermer dans son bureau que la voix de la jeune femme le poursuivait.

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Ce regard, elle l’avait connu durant tant d’années et pourtant ce soir-là, elle avait l’impression de le voir la première fois. Elle ferma un instant les yeux presque avec l’envie d’espérer de tout son être qu’en réalité les quelques verres bus avaient déjà eu l’effet de lui monter à la tête et qu’il ne pouvait pas être là, pas après trois mois où il était parti sans lui laisser une once d’explications, mais quand Jordan ouvrit ses yeux quelques secondes après, elle pouvait le voir face à elle où lui aussi semblait surpris de la voir. En aucun cas, elle aurait aimé tomber sur lui. À vrai dire, Jordan avait tout fait par la suite pour ne plus penser à lui-même s’il lui était difficile quand leur fille ne cessait de lui rappeler son père. Elle ne regrettait pas la naissance de sa fille même si elle devait admettre qu’être mère célibataire à vingt-quatre ans n’était chose évidente encore plus quand elle avait beaucoup de mal à joindre les deux bouts. Par chance, elle pouvait compter sur son frère toujours présent pour le bébé et pour elle et qu’il l’avait hébergé après la disparition soudaine de William qui à présent était revenu comme si rien n’était. À le voir avec autant d’assurance et ce sourire au coin, elle ne pouvait s’empêcher de soupirer, elle avait fait partie de ses filles qui avaient eu le chic au final de craquer sous son charme. William a toujours été l’homme qu’elle considérait le plus important hormis son frère bien entendu, mais différemment cela va de soit. Il avait toujours été le seul avec qui elle avait parlé de la mort de son père, la douleur que cela lui avait fait de le perdre et les soucis que cela avait engendrés avec sa mère qui n’acceptait pas cette fille rebelle et sauvage qu’elle était. Elle s’était confiée à lui et pire encore quand elle était tombée enceinte, au fur et à mesure du temps. Elle avait ressenti des sentiments qu’auparavant, elle n’avait jamais imaginé avoir pour lui ou était-elle aveugle pour ne pas l’admettre ? Elle ne le savait pas, elle savait juste que durant un temps, elle s’était laissée porté dans l’espoir d’imaginer une histoire avec lui, même, si le connaissant, elle aurait dû se douter de comment cela finirait. Une par d’elle ne pouvait le blâmer, elle savait comment il était avec les femmes, mais Jordan devait admettre qu’elle n’avait pas pu faire autrement que craquer surtout quand au fond, elle savait sa vraie nature ou du moins de ce qu’elle croyait qu’il était. Quand il finit par prononcer son prénom, elle ne pu s’empêcher de fermer une nouvelle fois les yeux comme pour effacer le son de sa voix qui résonnait dans sa tête encore et encore avant de reprendre cette même attitude qu’elle avait envers tous les hommes plus encore quand celui-ci tenta de l’ignorer, mais ce fut plus fort qu’elle quand elle décida d’un pied ferme de se rapprocher de lui laissant malgré tout une certaine distance entre eux. « Ravi de voir que durant tous ses mois, tu connaisses encore mon prénom. » Bien évidemment, elle était sarcastique et cela semblait presque amusé William, cela ne le surprenait pas, elle avait toujours pensé qu’un rien l’amuser. « Tu es en vie, je ne sais pas si j’en suis rassurée ou déçue à vrai dire. » Elle était froide, pleine de sarcasme, elle avait appris à se protéger, mais surtout elle n’arrivait pas le moindre du monde à lui pardonner encore plus quand celui-ci se montrer des plus odieux avec elle. « Je ne crois pas que tu es à me dire quoi faire de ma vie, tu n’es personne pour me dire où je dois aller alors va te faire voir Will ! » Jordan n'avait pas pu s’empêcher de le fusiller du regard, elle n’avait jamais imaginé un jour se retrouver dans cette situation en tout cas pas avec lui où elle avait l’impression que plus il ouvrait sa bouche et plus elle le détestait à chaque seconde davantage. « Le seul bouffon que je vois se trouve face à moi et en quoi ça peut t’intéresser avec qui je sors ou même avec qui je couche ? Je te parle de tes putes, je ne crois pas, alors lâche-moi ! » Lâcha-t-elle rapidement avant de tenter de se calmer passant une main dans ses cheveux plus encore par ses derniers mots qui instinctivement lui rappelait le plus souvent cette jalousie qu’elle ne cessait d’avoir face à lui et la gente féminine. « Ton club ? et bien certaines choses s’expliquent mieux maintenant » elle leva les yeux au ciel avant de voir William lui tendre son verre avant qu’elle le fixe d’un air intrigué « Tu n’as jamais su faire la différence entre la beauté et la laideur William enfin, tu n’as jamais su faire de différence sur beaucoup de choses en même temps quand on est con, on le reste à vie non ? » elle ne savait pas pourquoi, mais elle pouvait sentir presque de l’énervement dans sa voix plus encore quand celui-ci ne cessait de jeter un regard vers l’homme qui l’avait fixé sans pour autant les déranger. Elle avait su qu’acceptait ce rencard était la pire idée de sa vie et elle n’avait pas eu tort. « Garde tes verres pour toi William, je suis une grande fille, je sais parfaitement me les payer, va donc les offrir à une pouffe à qui tu écarteras les cuisses par la suite, tu sais si bien faire ça, mais pense cette fois à ne pas la mettre en cloque, pour ça aussi t’es doué » Jordan se rendait bien compte qu’elle était peut-être allé trop loin, mais elle n’avait pas pu s’empêcher de lui dire cela de façon désinvolte plus encore qu’elle avait cette sensation d’être blessé et ne le voulait plus pas par lui. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’entendre ses mots qui en était trop et en le voyant fuir elle n’avait pas pu s’empêcher de le suivre claquant la porte de son bureau brutalement « Ce bled pourri ? Alors pour toi, c’est tout ce que cette ville représente William ? juste un putain de bled pourri et rien d’autre ? » Elle ignorait vraiment pourquoi elle l’avait suivi alors que de toute évidence, elle n’avait jamais rien représenté pour lui « J’étais si stupide de croire un instant que quelque chose pouvait compter dans ta vie, mais c’est vrai t’es un connard William alors sois ce type que tu aimes tant être » elle ne voulait en aucun cas lui montrer combien cela la faisait souffrir même si plus le temps passé, plus cela lui était difficile de se retenir. Elle était prête à partir de son bureau tenant la poignée de la porte avant de se retenir « Pour info, elle va bien même si je sais bien que tu t’en fous » murmura-t-elle, Jordan ignorait pourquoi elle lui avait dit cela, certainement parce qu’au fond, elle aurait espéré que celui qu’elle avait toujours connu était là celui qu’elle aimait et non ce type qui lui était complètement étranger.