let me understand - (selina)

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Bien que tout ça était enfin fini, le policier qui avait été en charge de ton affaire t'avais encore une fois appelé afin de venir régler certains détails. Tu espérais fortement que ce soit les derniers, tout ça avait duré cinq ans et c'était déjà largement suffisant. Tu voulais simplement reprendre ta vie en main et laisser tout ça loin derrière. Mais pour l'instant, fallait que tu ailles encore à la station de police, tu connaissais cet endroit par cœur, s'en était malheureux rien qu'à y penser. Tu avais quitté ta maison familiale ou tu vivais en cachette grâce à ta soeur, si ton pere l'apprenait t'étais sur que tu finirais enterrer vivant. Heureusement que Dawn avait été là, elle, qu'elle t'avais soutenu et qu'elle t'avais accueillit à ta sortie de prison, au détriment de votre pere qui lui préférait croire que t'étais mort. Tu soupirais rien qu'à cette idee, vous ne vous étiez jamais vraiment entendu avec ton pere, fallait pas imaginer que ça allait changer maintenant, pas apres tout ça. Apres une bonne demi heure de marcher, tu passais les portes du commissariat alors que le policier te reconnaissait assez rapidement. - Reeves ! Alors, ça fait du bien de prendre enfin l'air ? est-ce qu'il se pensait drôle ? Certainement. En tout cas toi, ça te faisait pas franchement rire et tu lui faisais comprendre en ne répondant pas à sa phrase, il n'y avait rien à dire de toute façon. - Tiens, t'as tout ça à signer et apres ce sera terminé. Mets toi dans la pièce là-bas et donne moi tout quand t'as finis. tu acquiesçais simplement la tête alors que tu récupérais les papiers pour te rendre dans la dite petite pièce. Tu espérais vraiment qu'il disait vrai et que tout serait terminé à la suite de ça. La tête un peu ailleurs, tu entrais dans la pièce en ouvrant la porte et ce que tu vis dans la pièce te glaça le sang. elle était là, assise, les yeux rouges comme si elle n'avait pas arrêtée de pleurer pendant cinq ans. celle qui t'a brisé la vie en sortant ton prénom ce jour-là à l'audience alors que tu avais seulement voulu l'aider. La porte s'était refermée derrière toi, le claquement t'avais rappelé que tu te trouvais dans la même pièce que celle qui avait brisé ta vie. Tu jettais les feuilles sur la table et tu t'asseyais, faisant grincer la chaise au sol alors que tu ne lui lançais pas un regard, tu savais pas trop ce que tu pouvais dire en réalité.

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{ See I can holding back I got so much to say
And one of this part is I'm gonna do in my way . }
crédit/ tumblr ✰ marina kaye.

Selina avait été convoqué au tribunal afin de signer les derniers papiers pour clore le dossier de Tony, mais aussi pour commencer l’affaire de son ex-compagnon. Elle devait encore et encore venir ici comme si c’était sa punition pour avoir ruiner la vie de quelqu’un. Selina était toujours une épave lorsqu’elle venait ici. Elle était confrontée à son passé et ce n’était pas glorieux. Elle qui essayait de s’en éloigner, n’y arrivait finalement pas. Elle devait terminer ce qu’elle avait commencé si elle voulait un jour être réellement libre. Soudain, Tony entra dans la pièce. Que faisait-il ici ? Se demanda-t-elle. Elle ne comprenait pas comment l’organisation avait pu les mettre dans la même pièce. C’était invraisemblable. Il semblait avoir vu un fantôme en la voyant. La surprise était commune. Il n’avait pas cherché à la revoir pour se venger. Pourtant, la jeune femme ne pu s’empêcher d’avoir un mouvement de recul en le voyant. Lui l’homme qui l’avait sauvé, l’homme qu’elle avait envoyé en prison simplement pour être au mauvais endroit au mauvais moment. Elle s’attendait à ce qu’il vienne pour l’insulter voire pire après tout elle l’aurait bien mérité. Il n’en fit rien. A vrai dire, il ne croisa pas son regard. Il ne voulait sûrement pas lui offrir ce luxe. Désormais, Selina ne savait pas quoi faire d’elle-même. Elle devait s’en aller le plus rapidement possible. Elle ne se sentait pas prête à l’affronter, c’était bien trop douloureux. Le voir lui rappelait quelle femme elle avait été, quelle femme elle était encore. La jeune femme se dépêcha de terminer de finir les papiers pour s’enfuir en claquant la porte. Elle voulait s’enfuir le plus rapidement et le plus loin possible. Morte de honte, elle voulait creuser un trou pour se cacher dedans. Elle n’entendit pas les commentaires des policiers sous-entendant qu’elle risquait de leur filer être les doigts. En effet, la jeune femme n’était pas fiable concernant le procès de son ex-compagnon. Personne ne savait si elle allait réussir à aller jusqu’au bout. Pourtant, c’était sa seule chance de ne pas aller aussi en prison pour ce qu’elle avait fait. A peine était-elle dehors qu’elle s’arrêta. Sa respiration était comme coupée, elle n’arrivait plus à bouger, à parler. Tout ceci la blessait profondément alors qu’elle n’était pas la victime dans cette situation, elle était la coupable. Selina ne voulait pas pleurer, elle n’en avait pas le droit. Elle se retenait comme souvent. C’était comme un trop plein d’émotions qui l’a submergeait.

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Tu savais pas si tu devais parler, si tu devais lui hurler dessus, discuter, tu ne savais pas quoi faire alors tu t'étais simplement assis en l'ignorant, simplement. Pourtant tu le sentais, son regard. Elle était perdue, mal à l'aise et tu comprenais parce que finalement, ils n'avaient pas été super intelligent de vous mettre tous les deux dans la même pièce. Et pendant que tu réfléchissais, t'entends sa chaise racler au sol comme la tienne quelques secondes auparavant et, elle se lève rapidement pour quitter la pièce. C'est à peine qu'elle est claquée la porte que tu tournais enfin le regard en direction de cette même porte. Merde, pensais-tu. C'était peut-être le seul moment ou tu pouvais avoir des réponses à tes questions, c'était peut-être la dernière fois que tu l'as verrais. Il fallait que tu le fasses, c'était maintenant ou jamais. Tu soufflais et laisser tomber ton stylo sur la table alors que tu reproduisais les mêmes gestes que la blonde auparavant, laissant ta chaise traîné au milieu de la salle. Tu ouvrais la porte et traversait le couloir alors que l'officier t'appelait mais, peu importe, t'écoutais pas. Tu poussais enfin la dernière porte du commissariat et tu vois Selina, de dos à toi, dehors. Tu sentais l'air chaud balayer ton visage, tu ne savais même plus pourquoi tu l'avais suivit mais, c'était trop tard. Elle n'avait pas dû entendre la porte s'ouvrir parce que, elle restait de marbre, comme si elle n'était pas là, en fin de compte. Mais tu décidais qu'il était temps de briser le silence. - Pourquoi ? c'était tout ce qui était sorti de ta bouche. Ça voulait tout et rien dire à la fois. Mais tu savais qu'elle comprendrait de quoi tu parlais, parce que c'était évident. Tes bras tombaient le long de ton corps, t'avais le visage fatigué et tu ne savais pas vraiment si dans le fond, tu voulais savoir la raison. Mais maintenant le sujet été lancé, tu allais savoir, tu devais le savoir. - Pourquoi avoir fait ça ? elle ne réagissait pas encore, t'attendais patiemment, tu t'attendais à tout et à rien, mais t'attendais, c'était tout ce que tu pouvais faire, attendre. T'avais attendu cinq ans, l'attente, t'y était habitué.

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Selina ne s’attendait absolument pas à ce qu’il la suive, elle ne comprenait pas sa démarche. Il devait l’avoir en horreur. Alors elle commença à craindre qu’il ne veuille se venger maintenant que l’administratif est terminé. Elle ne pouvait lui en vouloir d’avoir envie de lui donner une sacrée correction. A sa place, elle ne ferait pas mieux. Au lieu de ça, il se montrait calme, presque désemparé par la situation. Le voir était bien trop pénible pour la jeune femme qui aurait préféré rester dans le déni encore quelques minutes. Mais, Tony voulait des réponses, et qui pouvait l’en blâmer ? Il avait le droit de savoir ce qui avait conduit la jeune femme à l’accusé de viol alors qu’il n’avait fait que lui venir en aide. Selina ne pensait pas que lui expliquer qu’elle protégeait son compagnon qui l’a menaçait et la violentait régulièrement apaiserait sa souffrance. Au fond, elle avait peut-être peur qu’il ne soit capable de lui pardonner. Comment accepter que l’homme auquel on a gâché la vie nous pardonne ? Selina est elle-même incapable de se pardonner et encore moins de se regarder dans un miroir. Tony voulait cependant des réponses, il avait sûrement besoin de comprendre pour avancer, mais cela ne changerait rien. Il a toujours fait cinq ans de prison parce qu’elle a été trop faible et peureuse pour dire la vérité à la police. Elle a été égoïste et elle en est consciente. « Rien de ce que je pourrais dire ou faire ne pourra justifier ou excuser mon attitude. J’ai commis une erreur irréparable il y a cinq ans et j’en assume la responsabilité. » Lui répondit Selina sans le regarder dans les yeux, elle n’y arrivait pas. Elle ne pensait pas avoir le droit de croiser son regard. Sans compter que c’était bien douloureux d’être confronté à ses erreurs. « Mais sache, que j’en suis vraiment désolée même si ça ne changera rien. » Rajouta la jeune femme avant de baisser les yeux et de prendre son sac. Elle n’avait pas répondu à sa question. Elle restait vague comme si elle craignait de dire la vérité à haute voix. Elle ne pensait pas que lui dire ce qui s’est passé le soulagera. Elle voulait se protéger d’une certaine honte et cela pouvait se sentir.

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Tu l'avais vu, plusieurs fois. Lors des procès et surtout du dernier, celui avant qu'on t'enfermes. Tu n'avais toujours senti que de la haine envers elle, envers cette femme que tu n'avais jamais connu et qui pourtant t'avais enfermé pendant cinq longues années. Et voilà que maintenant, elle est là, devant toi, que t'es sorti parce qu'elle a avoué la vérité et que tu n'as plus le même regard envers elle. Comme si, toute ta haine s'était envolé au même moment ou elle a avoué avoir menti, que tu n'avais rien fais. Tu ne connais pas sa vie, tu ne sais pas pourquoi elle a fait ça et peut-être qu'au fond, c'est juste une bonne personne qui est à un tourment compliqué dans sa vie. Et toi, t'étais comme ça, t'as toujours envie de voir le bon côté des gens parce que tu sais que tout le monde en a un et, Selina ne fait pas exception. Tu le sens, elle a changée d'avis, elle a avouée alors, c'est qu'elle sait qu'elle n'aurait jamais dû faire ce qu'elle a fait mais, elle a voulu se rattraper. Et toi, tu retiens que ça. - Tu as changé ta version, tu as dis la vérité après cinq années.. pourquoi ? Et tu pouvais pas changer du jour au lendemain, ok elle t'avait ruiné cinq années de ta vie mais... c'est bon, c'était passé. T'étais sorti de là, t'allais reprendre ta vie en main d'ici peu mais, tu sentais que pour elle, toute cette histoire était loin d'être fini. A la base, t'étais venu pour l'aider alors, t'allais pas t'arrêter là, pas comme ça. - J'ai aucun doute sur le fait que tu regrettes c'que tu as fais, tu m'as ruiné cinq ans de vie, on le sait tous les deux. J'ai perdu ma copine, j'ai perdu ma famille. Mais c'est terminé pour moi maintenant, c'est fini, parce que tu as avoué, je vais me relever. Mais dis-moi juste pourquoi tu n'as pas voulu dire qui c'était ? tu rajoutais, la voix grave. Tu savais pas, tu voulais pas la laisser partir, tu voulais pas la laisser affronter la possible horreur qu'elle vivait dans sa vie actuellement et depuis cinq années, voire plus. T'es un bon samaritain, t'as toujours été trop gentil, ça t'a même valu de taule pour le coup mais tant pis, tu peux pas changer. Dans un élan, de peur qu'elle s'en aille, de peur que tu ne puisses plus la retrouver, que tu ne puises plus l'aider, tu attrapes son bras. - Tu m'le dois bien, tu crois pas ? tu rajoutais à nouveau, ta main faisant une pression sur le bras de Selina, sans violence, sans menace, c'était sorti d'instinct, tu pouvai pas la laisser s'enfuir, pas cette fois.

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Tony voulait comprendre pourquoi après cinq ans elle avait dit la vérité, il ne comprenait pas. Ce qu’il semblait deviner c’est qu’elle se sentait coupable, mais elle ne méritait pas qu’elle le comprenne. Il lui rappelait combien elle avait ruiné sa vie et cela la détruisait parce qu’elle en avait conscience. Elle n’arrivait plus à se regarder dans le miroir depuis si longtemps. Il en voulait plus. Il voulait comprendre pourquoi elle n’avait pas dit qui c’était et forcément il voulait le nom du type qui avait fait ça. La jeune femme savait qu’elle lui devait bien des réponses, mais elle ne s’en sentait pas capable. Elle avait tellement honte de ce qu’elle avait fait qu’elle ne pensait pas que ceci arrangerait les choses. Selina ne pouvait plus continuer à se cacher c’était le moment de lui donner ce qu’il attendait. « C’était mon copain… » Lâcha Selina sans oser croiser son regard. C’était la deuxième fois qu’elle le disait à voix haute. La première fois c’était à la police ce qui avait permis la libération de Tony. Aujourd’hui elle lui confessait la vérité. Elle n’en revenait pas de dire ça à haute voix. Tout ceci lui semblait tellement surréaliste. Comment avait-elle pu tomber aussi bas ? Evidemment elle évitait de lui donner les détails expliquant que son copain était un dealer qui l’avait rendu accro et lui avait fait subir différents sévices pour la garder à sa merci. Elle devait lui donner des détails, mais pas ceux-là. « L’homme qui m’a violé et laissé dans une ruelle sans état d’âme était mon copain. » Lui expliqua la jeune femme. Elle savait à quoi ça ressemblait, elle avait déjà vu la pitié dans le regard des policiers et dans ceux qui étaient au courant, mais elle ne se considérait pas comme une victime puisqu’elle avait au passage ruiné la vie d’un homme innocent. « Je voulais le dénoncer, mais j’étais trop effrayée par ce qu’il allait me faire pour parler alors j’ai cédé à la pression et j’ai donné ton nom. » Continua Selina. Il savait désormais pourquoi il avait terminé derrière les barreaux, ce n’était pas juste, ce n’était pas beau, c’était la dure vérité. Elle finit par lui dire : « Il m’a fallu cinq années pour avoir le courage de le dénoncer. » Elle n’essayait pas de se mettre en position de victime afin qu’il ait pitié d’elle. Au contraire, elle disait cela avec un certain détachement. Elle savait que ce qui lui était arrivé était horrible, mais elle ne supportait pas l’idée qu’il lui pardonne uniquement parce qu’elle avait été violé par son compagnon.

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