one and the same - (reyna)

Elle n'en pouvait plus. Ses jambes étaient mortes et il ne fallait absolument pas lui parler de ses pieds. Elle avait du courir toute l'après-midi après des gamins surexcités. Ça lui apprendra à leur donner trop de friandises avant le repas. Elle traînait comme une larve pour arriver devant l'immeuble à  appartement.  Elle croisa le regard d'un homme qui allait visiblement entrer dans le bâtiment. Elle lui sauta au cou avec les dernière forces qui lui restaient. - Please, carry me to my apartment. - Hurla-t-elle de désespoir. L'homme la repoussa comme-ci elle était une vieille chaussette et se barra en courant.  - Where is gallantry? If I meet him again, he can dig his grave. - Marmonna-t-elle. Elle essaya de monter les escaliers, mais elle termina à quatre pattes en hurlant le martyr. C'était tout Cal, il fallait qu'elle exagère tous ses petits maux et malheurs. Enfin arrivée devant son appartement après vingt-trois minutes d'escalade infernale. Elle se releva avec difficultés et ouvra la porte en grand pour ensuite la claquer derrière elle. Elle jeta son sac et s’effondra dans le canapé. Elle entendit des pas venir dans le séjour pour ensuite appercevoir le visage de sa charmante cousine. Reyna connaissait Cal par coeur et inversement. Elle savait que sa cousine avait un sale caractère quand elle rentrait du travail et malheureusement pour elle, elle allait devoir le supporter une nouvelle fois.   - I almost died. These children are monsters.. I'm suffering, my legs and feet hurt me. - Elle commença à se plaindre et c'était loin d'être terminé.  - There is a guy, he even didn't want to carry me to the apartment, I swear if I find him I show him what Cal Odair is capable of. - Continua-t-elle en s'excitant toute seule. Elle soupira avant d'enfin s'intéresser à Rey.  -I hope you have spent a better day than mine for I'm even more drained of my crappy life. - Toujours plus, toujours dans l'excès.

La fin de la journée annonce le début de celle de Reyna. Malgré les quelques heures qu’elle a déjà fait au café, elle sait que sa journée ne débute réellement qu’une fois chez elle. Allongée avec un livre à la main sur son lit, la jeune Torrez est bien au calme, mais rien ne dure jamais dans l’appartement A2 du quatrième étage de leur immeuble. La porte claque sans aucun désir de faire plus discret, marque le retour de Cal. Reyna ne se sent pas plus déprimée ou heureuse de savoir sa dramaqueen à la maison. C’est devenu si habituel de vivre ensemble qu’elle serait hors d’elle si Cal ne rentrait pas. Elle l’entend déjà râler, mais sa gorge la brûle, la chaleur sèche a envahi la ville en peu de temps, surprenant ses habitants mais aussi Reyna, qui a dû mal à reprendre ses habitudes estivales, comme avoir toujours à boire à côté d’elle. Grosse erreur, alors que Cal vient de rentrer. Elle ne soupire pas Reyna, elle n’est pas blasée, pas aigrie ou agacée du retour de sa cousine, elle prend juste une précaution, vu qu’elle tient à ses tympans, en prenant ses écouteurs, qu’elle enfonce aussitôt dans ses oreilles. Pas de musique, juste le vide sonore, une maigre protection en comparaison d’un casque de chantier qui lui aurait bien été utile. A pas feutrés elle se glisse dans le séjour, puis la cuisine. Elle sort la cruche de limonade du frigo pour se servir un verre. A peine la porte fermée, les paroles de Cal fusent. Reyna écoute sans réellement d’attention, elle connait le discours de la Odair, c’est presque toujours le même après une journée de boulot, à quelques variantes près. Son verre en main, elle ne répond à rien, ne commente rien, se contente juste de boire. Reyna prend grand soin de ne pas croiser le regard de Cal, comme pour éviter le regard d’une sirène de l’Iliade. Ne pas entendre le cri envoutant de la détresse. Car c’est ça que Cal recherche, que Reyna la plaigne, et après tant d’année à vivre sous le même toit, Reyna a appris une chose : elle peut aider le monde entier, à l’exception de Cal. Une seule et unique personne que Reyna n’arrivera jamais à sauver c’est Cal. Et si Reyna a abandonné, personne ne peut sauver Calipso Odair, croyez-la. Elle descend presque cul-sec sa limonade bien fraîche, et toujours avec beaucoup de précaution de ne pas croiser le regard de la sirène dramaqueen, elle tente de faire demi-tour. Seulement la dernière phrase de Cal la fait se figer sur place. La voilà prise sous les projecteurs de Cal. Elle ne peut plus fuir. Et même si Cal semble s’intéresser à Rey, tout retourne trop vite autour de Cal, bien sûr. – It’s was fine… - Rapide, conscrit, et surtout expéditif pour mieux fuir. Du moins c’est ce qu’elle veut faire Reyna, mais pas ce qu’elle pourra faire.