do not talk about fight club (beaver)

**Invité**

do not talk about fight club (flashback)

Il y avait cette putain de tâche de café, étalée sur son pantalon, qui semblait la narguer depuis une heure. Elle avait beau frotter de toutes ses forces, rien n'y faisait. La tâche semblait même s'être étalée de sorte à lui faire un gros doigt. Comme pour dire, j't'emmerde, je reste là. Enfin, aux yeux d'Edna. C'était prometteur. Sa journée commençait terriblement mal. Les traits de son visage s'étaient durcis, et ses lèvres se pinçaient automatiquement. Excédée de son incapacité à enlever cette tâche, elle jeta à terre le tissu humidifié, comme oublié dans la bataille. Elle enleva son pantalon, sans se soucier des portes fenêtres. De toute façon, ce jour là, il n'y aurait pas grand monde. Il pleuvait à torrent, et le ciel d'un noir implacable, recouvrait tout espoir d'accès à la lumière. En culotte, elle traversa son cabinet en une fraction de secondes, avant d'enfiler une jupe à peine repassée qui restait dans le placard depuis un moment. Une fois en place, elle la dépoussiéra avec le revers de la main, tout en replaçant ses cheveux un peu trop intrusifs sur sa nuque. Le moindre effleurement de peau la rendait irritable par ce temps. Elle décida alors que le meilleur remède était d'attacher sa crinière en queue de cheval. Ce qu'elle fit promptement.
Il était temps, son rendez-vous était dans à peine dix minutes. Et elle ne pouvait pas se permettre de le faire attendre sous cette pluie. Elle rangea en vitesse le tissu oublié qui jonchait timidement le sol, et ce fameux pantalon, qui partirait sous peu au pressing. Et c'est le dernier geste qui trahissait terriblement son côté maniaque. Elle replaça sa tasse exactement au même endroit avant l'incident, après avoir impeccablement lavé son socle et le support. Elle vint à ouvrir son agenda papier. "Beaver. Kennedy." C'était la première fois. Et elle espérait que cette rencontre allait la rendre plus encline à la discussion. Parce que là, c'était pas gagné.

by tris

**Invité**

(flashback, few years ago). beaver était assis dans la salle d'attente du cabinet d'une psychologue. sa mère l'accompagnait comme si c'était encore un enfant et au fond, c'était le cas : il n'avait que vingt ans, pas encore la majorité. il avait les bras croisés sur son torse et ne cessait de soupirer. on l'envoyait ici parce qu'il avait littéralement pété un plomb, il y a quelques jours. primrose, son ancienne petite-amie, la première, celle qu'il croyait être l'amour de sa vie, avait porté plaintes pour harcélement. beaver lui envoyait une centaine de textos et l'appelait tout autant de fois depuis des semaines. il l'attendait à la sortie de son job étudiant, la suivait partout. et quand il avait su pour la plainte, dans un état second, il avait dévasté un bar ce qui l'avait renvoyé tout droit chez les flics où il pouvait presque prendre un abonnement. les policiers avaient conclus qu'il était instable avec un sérieux problème de violence et d'impulsivité. beaver était contraint à ses séances. les yeux injectés de sang et cernés, encore plus qu'à l'ordinaire, il attendit qu'on vienne le chercher, l'appeler. il s'était attendu à une femme plus âgée. or, elle devait avoir la trentaine, pas plus. il se leva et n'adressa pas un regard ni à sa mère ni à la psychologue avant de s'engouffrer dans le cabinet. il alla se vautrer sur un des fauteuils en poussant un soupir qui en disait long sur son (manque d') enthousiasme. il croisa les bras sur son torse, de nouveau, fixant la femme de ses yeux rougies. clairement, c'était un sale gosse qui n'avait pas envie d'être ici, beaver, et il n'allait pas faciliter la tâche de ce docteur tremblay si bien qu'il garda le silence, dans un premier temps.

**Invité**

do not talk about fight club (flashback)

Edna avait aperçu cette femme, accompagnée du jeune patient. les yeux gonflés, elle semblait bout de nerf. Et lui. Ce jeune. Intriguant. Son visage fermé était comme la tempête. Ca menaçait de péter à tout moment. Ses yeux parlaient à sa place. Sa présence ici. Son envie de tout envoyer valser. Elle se doutait qu'il avait été forcé de venir. Et ce n'était certainement pas sa famille. Edna alla s’asseoir sur le petit siège en face de lui. Ce siège était en bois, simple, sans artifices, mais semblait trop petit pour elle. Bloc-note et crayon à la main, elle savait qu'il ne fallait pas braquer. « Bonjour Beaver. Moi c'est Edna, et on va travailler ensemble tant que ce sera nécessaire. Pas de panique, je ne serai là ni pour te juger, ni pour te forcer à parler. Il faudra juste qu'un climat de confiance s'installe entre nous. » Ce genre de phrase, elle l'avait travaillé. Et adapté aux personnes en face d'elle. Dans cette même phrase, elle avait laissé plusieurs portes ouvertes, et c'était la personne concernée, en fonction de sa réponse, qui lui disait inconsciemment quelle direction il fallait prendre. « Tu veux boire quelque chose ? Café, thé ? » dit-elle presque sans attendre sa réponse, se relevant. Elle se dirigea vers sa petite table, se faisant couler un café. Elle ne brûlait jamais les étapes. Surtout lors de la première rencontre. Elle voulait surtout cerner le personnage avant de s'attaquer aux points sensibles, histoire de se préparer, se protéger et connaitre au mieux les capacités du jeune à se dévoiler.

by tris

**Invité**

beaver vivait cette thérapie obligatoire comme une punition et pas comme une aide précieuse fournie par la police, qui lui permettrait de reprendre la direction d’un chemin droit. il ne voyait pas comment parler à une psychologue pouvait l’aider à s’enlever son obsession pour primrose de la tête ni comment cela pouvait apaiser l’envie de boire ou de consommer des substances illicites, substances qui marquaient foncièrement son regard, ce jour-là, ainsi qu’une odeur puissante de weed. il s’installa sans attendre les indications de cette dénommée edna qui lui proposa une boisson après avoir parlé de confiance. j’ai confiance en personne, grogna beaver. il avait vingt ans et était résigné à croire en l’être humaine. comment le pouvait-il alors que prim, qu’ils considéraient comme son univers, le quittait et que personne ne comprenait son attitude face à cette rupture ? on le jugeait comme un harceleur (qu’il était au fond, indéniablement, face aux faits qu’il avait commis) et on ne l’aidait pas. on ne l’écoutait pas. enfin si, cette psy était prête à l’écouter mais elle ne le connaissait pas : c’était différent avec ceux qu’il avait considéré jusqu’à présent comme ses potes. ecoutez, je n’ai rien à vous dire, edna, commença-t-il en exagérant la prononciation du prénom de la femme. je suis là parce que les flics me prennent pour un taré d’harceleur, un poivrot et un camé mais j’ai aucun souci. voilà. point final. maintenant, vous pouvez signer le papier qui dit que je suis équilibré pour qu’ils me foutent la paix ?

**Invité**

do not talk about fight club (flashback)

Lorsqu'il balança d'un ton amer qu'il n'avait confiance en personne,
cela donnait un premier indice sur son comportement, comment il se considérait, la place qu'il s'accordait dans la société.. Celle d'une personne inapte à nouer de nouveaux liens. Elle savait que le travail allait être long, mais elle ne doutait pas une minute de la capacité de Beaver à rebondir.
Ce qu'il démontra en lui assénant qu'il n'avait rien à lui dire. De la façon la plus douce possible,
elle se rassit sur son siège, buvant une gorgée de café, tout en observant de ses yeux bleus azur le jeune. Il faisait chat sauvage. Son physique comme son mental, malmenés, lançaient les signes distinct d'une survie quasi animale. Ce qui la rassura par la suite, était le fait qu'il se confie de lui-même sur ce qui l'avait poussé à être là. Déjà, cette question était réglée. Il n'avait aucunement l'intention de faire une thérapie. Du moins, il devait pensait cela ridicule. Elle ne prit pas le temps de répondre à sa première interpellation. Entre temps, elle s'était aperçue qu'elle l'avait tutoyé, naturellement, sans doute dû aux âges et à la proximité qu'elle voulait créer. Elle se promit de rectifier le tir. Elle s'adossa à son siège avant d'entamer le discours qu'il semblait tellement vouloir fuir. « Je pensais que vous n'aviez rien à me dire. » dit-elle avec lenteur. Il venait pourtant de lui énoncer une des raisons pour laquelle il était là. « On va faire un deal. Si vous estimez que tout cela n'est qu'injustice, montrez-moi qu'ils se trompent. Montrez-moi que vous n'êtes pas tout ce que vous avez dit. Alors je signerai les papiers. Pas avant. Et je tiens toujours parole, sachez-le. » énonça-t-elle en sentant les odeurs que le jeune homme portait et ne pouvait dissimuler. « Revenons sur le mot... camé? Que vous avez utilisé. Je suppose que ça inclut de se droguer.
Vous ne vous êtes jamais drogué? Ni par le passé, ni aujourd'hui? » lança-t-elle presque dubitative.

by tris

**Invité**

cette psychologue parle trop au goût de beaver qui sent déjà le mal de tête pointer le bout de son nez. il soupire en l’écoutant d’une oreille peu attentive. elle pensait qu’il n’avait rien à dire et elle lui dit. il lève les yeux au ciel. typiquement, c’est une gaminerie à ses yeux, cette réflexion et ça le gonfle sérieusement. il soupire, exprimant ouvertement son ennui et son agacement. edna lui demande s’il s’est déjà drogué et beaver éclate simplement de rire. il a fumé un joint il y a une demie-heure, avant que sa mère ne le récupère à la sortie de son boulot du moment où il ne restera que deux ou trois semaines avant d’être viré. il lève ses yeux bruns bordés de cernes vers la femme. – j’ai une tête à jamais avoir pris de drogue ?, réplique-t-il avec arrogance. ses yeux sont injectés de sang. beaver tease et joue avec les substances illégales depuis un moment déjà. il a commencé il y a quelques mois, quand il a senti prim s’éloigner de lui mais il a plongé totalement quand elle l’a délaissé au profit de sa liberté. il essaie tout, il touche à tout. il ignore encore que cette consommation de drogue va le poursuivre encore des années, s’ajoutant à celle de l’alcool. – sans déconner, en quoi vous raconter ma vie va m’aider ? j’ai pas de problèmes, sérieux. en fait, si, beaver a un problème. il ne s’en rend pas compte mais sa mère, elle, l’a déjà deviné : il est dépressif et il a pété les plombs, littéralement. beaver s’enfonce dans le fauteuil en soupirant. – est-ce que je peux m’en aller ?

**Contenu sponsorisé**